L’association CentraleSupelec Alumini Provence a récemment organisé un événement sur le thème «  Cybersécurité tous concernés, tous connectés, tous protégés? « dans les locaux de TheCamp à Aix en Provence. Nous avons réuni pour écouter l’intervention du Général Mercier, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air et ancien commandant suprême allié chargé de la transformation de l’OTAN, trois experts Cybersecurité, un romancier d’anticipation et 130 participants. Dans son exposé le Général Mercier a illustré avec des exemples les risques posés par la cybercriminalité, l’espionnage et les dommages collatéraux encourus quand la pression sur une nation dépasse un certain seuil de tolérance. Les états sont assez impuissants à exercer des pressions diplomatiques et financières sur la Russie, qui a localisé les "ateliers des trolls du monde" en Crimée ...territoire que la communauté internationale ne reconnaît pas Russe!

Les forces armées sont un peu mieux protégées que le secteur privé ou les administrations car leurs systèmes d’information sont plus cloisonnés. Elles se sont aussi dotées depuis plusieurs années de capacités offensives, car c’est une nouvelle forme de guerre. ( lire à ce sujet le roman d’anticipation «  La flotte fantôme de Peter Singer » pour mieux comprendre à quoi un conflit entre la Chine et les États Unis pourrait ressembler demain).

Nous avons tiré plusieurs conclusions de ce débat

1-Ce domaine offre des opportunités de carrière pour de jeunes ingénieurs et scientifiques;

2- L’impact estimé de la Cybercriminalité aujourd’hui (1% PIB mondial) justifiera des programmes où les talents seront recherchés et bien rémunérés. C’est un domaine ou notre école et ses alumnis peuvent jouer un rôle moteur.

3- Les procédures sont très importantes pour tenir à distance la Cybercriminalité. L’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) est centrée sur l’aspect défensif.

4- Pour se protéger plus efficacement les pays amis, notamment les pays européens , vont devoir apprendre à travailler ensemble; pour commencer il faut s’efforcer de bien définir le contenu des termes employés comme dans les bonnes pratiques d’opérations de fusion et acquisition.

5-Enfin il faut garder en tête que nos hommes et femmes politiques pour le plus grand nombre ne sont ni ingénieurs ni scientifiques; ils ont beaucoup de mal à définir des concepts d’opération et des seuils. C’est un point sur lequel nous ingénieurs pouvons apporter notre expertise…

Philippe Betermier (ESE-78)