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La LNPCA, plus grand chantier ferroviaire de la région Sud 

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Provence (CSA)

14/02/2024

(Photo ci-dessus)  Karim Touati et Pascale Temin, présidente du groupe CSA Provence.


Le 8 février 2024, le groupe CSA Provence a accueilli Karim Touati (ECP 94), directeur territorial SNCF du réseau Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour une soirée dédiée à la Ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur. Un projet adapté aux territoires et aux nouvelles mobilités,  perçu comme le plus important du XXIe siècle de la région Sud.

Karim Touati nous a présenté un exposé remarquable de l’historique des différents projets, solutions ferroviaires envisagés, depuis plus de vingt ans ainsi que l’enchainement des décisions politiques et cadres législatifs qui ont permis d’aboutir à l’accomplissement du projet LNPCA :

-Désenclaver l’est de la région PACA en le reliant au réseau ferré français à grande vitesse ; constituer le chaînon manquant de l’arc méditerranéen Barcelone-Marseille-Gênes et de faciliter les déplacements à l’intérieur de la région et au sein de 3 métropoles de Aix-Marseille, de Toulon et de Nice ; offrir une alternative à la route en complétant la seule ligne ferroviaire reliant ces métropoles.

Ce projet a pris le relais, à partir de 2005, du projet initial de LGV PACA envisagé dès les années 1990, compte tenu des difficultés de création d’une nouvelle infrastructure ferroviaire dans des zones fortement urbanisées et des sites à hautes valeurs ajoutées environnementales et protégés.

Plus de 4 millions d’habitants sont concentrés dans les 3 métropoles sur la bande littorale méditerranéenne, aux réseaux routiers saturés. L’accroissement de l’offre ferroviaire passe par l’amélioration de ses infrastructures combinant la création de faisceaux de passage préférentiels à grande vitesse (tracés à 320km/h, rayons de courbure de 5km) et la décongestion de la ligne historique Marseille-Vintimille construite au XIXème siècle.

La gare de Marseille St Charles, en impasse, fait face à plusieurs difficultés : zones de « conflit » avec cisaillements des circulations commerciales, cisaillements des mouvements techniques. Sur l’axe Marseille-Vintimille, les circulations sont hétérogènes en termes de vitesse (TGV, TER, fret, mouvements techniques) et points de blocage des voies uniques.

 

Les pouvoirs publics ont décidé en 2013 de mettre en avant les transports du quotidien, en priorisant la désaturation des nœuds ferroviaires de Marseille et de Nice et l’adaptation de la vitesse aux contraintes du territoire. En 2017, la pause décidée sur les grands projets et la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) confirment et achèvent les mutations du projet. Concertations en continu avec tous les acteurs, débats publics permettent de déclencher l’enquête publique en juin 2022, puis la Déclaration d’Utilité Publique le  2022 des phases 1 et 2 du projet LNPCA : un véritable consensus qui « colle aux territoires » adapté aux besoins de mobilité durable, fruit d’un partenariat exceptionnel avec l’Etat, la Région, et l’ensemble des collectivités, départements, métropoles et toutes les intercommunalités qui ont soutenu le projet.

Le projet comprend des réalisations complexes et innovantes comme la traversée souterraine de la ville de Marseille avec la création d’une deuxième gare Saint-Charles souterraine et traversante, la nouvelle gare intermodale de Nice Aéroport (NAE) destinée à accueillir les TGV aux côtés des trains du quotidien ou la dénivellation des bifurcations de la ligne de Marseille à Vintimille vers Hyères et Grasse. Le projet prévoit de mieux séparer les flux (dans les gares actuelle et future de Marseille St Charles, de Nice, de Cannes) en évitant ainsi les conflits d’axe, de créer de nouvelles gares, des voies d’évitement pour faciliter le dépassement ou rattrapage, des voies permettant le retournement des navettes des réseaux express autour des 3 métropoles, sans gêner les trains passants. L’implantation du système ERTMS (Système européen de gestion de trafic des trains, 100% numérique) réduira significativement l’espacement entre les trains (< 3 mn).

Les travaux des 2 premières phases pour un cout estimé à 3,6 Mds € (CE juin 2020), débuteront en 2025 pour des mises en service successives prévues de 2028 à 2035. Les 2 phases ultérieures interviendront post 2030. Elles devraient porter sur une ligne nouvelle entre Le Muy, Cannes et Nice, Aubagne et Toulon.

Le débat et les échanges très riches se sont poursuivis après 23h, au cours d’un cocktail dinatoire fort convivial. Karim Touati a fait preuve d’une grande cordialité lors des très nombreuses questions.

Bruno Aujoulat (S 86), Pascale Temin (ECP 86)

 



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