Le groupe Ingénieur et développement durable a organisé le 7 décembre une conférence-débat au sujet de la méthodologie émergente de l’éco-socio-conception des produits et services, avec l’aide de deux intervenants externes experts en analyse du cycle de vie (ACV) sociale. 

Afin d’accélérer la transition de notre économie vers un modèle plus écologique et solidaire, et comme le souligne l’orientation des nouvelles réglementations sur la responsabilité sociétale des entreprises, il est important de tenir compte des impacts sociaux dans le processus de développement des produits et services.

La méthodologie d’écoconception est déjà bien définie et normalisée (ISO 14040-44) et son déploiement progresse. La prise en compte des impacts sociaux dans un processus d’éco-socio-conception en est à ses balbutiements, au vu en particulier de la variété des impacts potentiels dans l’ensemble de la chaîne de valeur et du cycle de vie des produits, de la difficulté de les mesurer et de définir des échelles de référence.

Nos invités, Ghada Bouillass, chercheuse au laboratoire Génie industriel de CentraleSupélec, et Julien Larrenduche, consultant chef de projet au sein de l’entreprise Evea Conseil, tous deux experts en ACV sociale et membres du comité de normalisation organisé par l’Afnor et l’ISO, nous en ont présenté la méthodologie, largement fondée sur un guide publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement, ainsi que des exemples d’application en entreprise.

Le groupe de travail Éco-socio-conception du GIDD a ensuite présenté un cas d’application dans l’entreprise de l’un de ses membres, ainsi qu’un concept d’outil de sélection des parties prenantes, catégories d’impact et indicateurs à prendre en compte lors d’un projet d’éco-socio-conception.

Lors du débat, nos invités ont formulé des recommandations pour l’introduction de cette méthodologie dans l’entreprise. Ils ont souligné l’importance de l’engagement de la direction et de la formation des employés. Ils ont recommandé une approche progressive, une définition claire des objectifs et du cadre de l’étude et une priorisation reposant sur une analyse de risque. Ils ont insisté sur l’importance de documenter les choix lorsque des étapes du cycle de vie ou des catégories d’impact ne sont pas prises en compte.

Hélène Rinn (ECP 95), Jacques Alibert (MS 16), Yves Barriol (ECP 85)