Le 21 octobre dernier, le groupement Énergie durable a organisé conjointement avec HEC Alumni une conférence sur les enjeux économiques, financiers et industriels de la transition énergétique avec des perspectives vues d’Allemagne et de France.

Lors d’une conférence en ligne, trois intervenants ont apporté leur expertise : Gilles Lepesant, directeur de recherche au CNRS (centre Marc Bloch, Berlin), Marie Dégremont, cheffe de projet Transition énergétique à France Stratégie, et Kevin Lascar, analyste stratégie long terme chez EDF.

L’Allemagne s’est engagée dans la transition énergétique par la dénucléarisation et le développement des énergies renouvelables voici une vingtaine d’années. Le pays oscille entre prudence et circonspection, car en fonction des cas réels observés dans les Länder et des cas d’école à l’échelon fédéral, les résultats divergent.

Pourrions-nous évoquer la faillite de la filière photovoltaïque à la fin des années 2010, la suprématie de l’éolien, contributeur majeur des ENR ces quinze dernières années, ou encore l’accord stratégique gaz avec la Russie sur Nord Stream, dépendant des enjeux géostratégiques ? La transition semble au milieu du gué, en témoigne la mise en route de la nouvelle centrale au charbon Datteln 4, tranche de 1,1 GW mise en service en juin 2020.

Pour la France, grand pays le moins « carboné » d’Europe, il semble que la stratégie soit écartelée entre le cahier des charges européen et la réalité de terrain : notre pays étant plutôt suiveur en matière de développement des industries des énergies renouvelables par rapport à l’Allemagne, qui a créé son industrie éolienne. La France possède pourtant un beau parc industriel bas carbone de centrales nucléaires à la merci de décisions, elles aussi politiques.

Et pour notre champion industriel de l’électricité, quelle stratégie adopter quand le marché, les enjeux gouvernementaux, les injonctions européennes participent à l’équation ?

Paul-Louis Meunier (S 79), coprésident du groupement Énergie durable