La réindustrialisation de la filière nucléaire
28/09/2023
(photo) Des débats passionnants avec Olivier Bard (à g.) et Alain Tranzer.
Grâce à Nicolas Calvo (S 16) et Albin Jura (S 08), le groupe Énergie durable a eu le privilège d’accueillir Alain Tranzer et Olivier Bard (ECP 95) le 11 septembre pour une conférence-débat sur la réindustrialisation de la filière nucléaire : un enjeu majeur pour que le nucléaire restaure sa compétitivité économique.
Pour Olivier Bard (ECP 95), le plus important de l’annonce présidentielle de Belfort n’était pas tant la décision de construire six réacteurs EPR2 que celle de reconstruire une filière industrielle du nucléaire capable d’assurer dans la durée l’avenir énergétique de la France avec sérénité et avec la confiance retrouvée des Français. Les carrières y seront passionnantes et durables, avec une majorité d’emplois créés parmi les 3 000 entreprises de la filière dont 500 spécialisées nucléaires et 2 500 autres pour lesquelles le nucléaire sera une activité complémentaire.
La première étape de coordination des acteurs de la filière est le programme Match, élaboré par 33 entreprises, afin de « matcher » les plans de charge et les moyens disponibles grâce à l’augmentation du recrutement auprès de jeunes, l’appel à la mobilité professionnelle en provenance d’autres secteurs mais aussi l’amélioration de la productivité.
Vers l’excellence
Alain Tranzer a présenté Excell, le programme chargé de rétablir l’excellence entre les acteurs de la filière. D’un exposé didactique, nous retiendrons l’établissement d’une logique de partenariat gagnant-gagnant dans la durée avec les sous-traitants. Ce programme comprend :
- la standardisation avec une réduction des références pouvant atteindre un facteur 30 pour celles des robinets, réduites de 1 300 à 50 ;
- une simplification des cahiers des charges, ramenés au strict nécessaire ;
- un préfiltrage, avant appel d’offres, de deux ou trois fournisseurs selon leurs aptitudes ;
- des contrats gagnants-gagnants et rentables pour chaque entreprise afin de favoriser la pérennité ;
- des contrats de performance fixant des objectifs de nette amélioration de la productivité grâce à l’effet de série.
L’objectif est que les fournisseurs retenus puissent passer d’une production artisanale à des productions en série, à l’image des progrès réalisés dans les secteurs de l’automobile et de l’aviation.
Des débats passionnants qui ont suivi, nous retiendrons celui sur la gestion du temps :
- s’engager à répondre aux fournisseurs dans la semaine et non dans les trois mois ;
- fixer des plannings avec des marges réalistes ;
- accorder des bonus d’au moins 10 % au respect des plannings.
Pour Alain Tranzer, il existe un immense potentiel d’amélioration de l’efficacité dans la réduction des délais : construire plus vite, c’est construire moins cher.
Francis d’Auriac (ECP 77)
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