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Retour d'expérience sur l'hydrogène allemand

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Énergie Durable (CSA)

24/04/2023

Le 18 janvier, le groupe Énergie durable a organisé une visioconférence sur la mobilité hydrogène en Allemagne. À cette occasion, Nikolas Iwan, directeur général de H2 Mobility Deutschland, a présenté la situation outre-Rhin.

Nikolas Iwan


Les voitures électriques à hydrogène représentent une solution prometteuse pour la mobilité durable, encore faut-il disposer d’un réseau conséquent de bornes de recharge. Le gouvernement allemand a abordé le sujet dès 2010 et a soutenu la création par des investisseurs de l’industrie d’une société, H2 Mobility Deutschland, destinée à mettre en place un réseau de bornes puis à les exploiter. Nous avons invité son directeur général, Nikolas Iwan, à nous présenter l’état des lieux, les défis et les perspectives.

H2M, créée en 2015, exploite cent stations et en a cinquante en construction, constituant ainsi le plus grand réseau national au monde. Les stations les plus fréquentées sont à Berlin, dans la Ruhr et autour de Francfort. Le système est néanmoins très loin de l’équilibre financier et repose encore fortement sur les contributions des actionnaires et les subventions de l’État. La base de cent stations a été développée sans condition de rentabilité pour assurer une couverture nationale minimum. Aujourd’hui, on s’assure d’abord de l’engagement ferme de deux ou trois clients. Par exemple, à Berlin, Uber exploite une flotte de deux cents véhicules. Le développement va se faire par région, l’interconnexion étant assurée progressivement. À terme, on attend environ trois cents sites.

Les premières stations ont été investies dans des stations-service existantes ; l’emplacement des nouvelles dépend de la clientèle attendue – essentiellement le transport régional par camion qui représentera 73 % des volumes en 2026.

Enfin la technologie, qui reste encore fragile, a évolué. D’un modèle 700 bars destiné aux voitures particulières mais qui ne permettait que 6 kg par charge, on a évolué vers le 350 bars qui autorise jusqu’à 42,5 kg et est donc plus adapté aux camions et bus. L’hydrogène est vendu aujourd’hui à parité avec les combustibles conventionnels. L’objectif est de baisser les coûts de 80 % d’ici 2030, ciblant un coût de distribution de 1 €/kg. Tout repose néanmoins sur le parc futur de véhicules – le dynamisme des constructeurs japonais et coréens avec les Chinois en embuscade permet d’être optimiste.

Jean-Luc Bretesché (ECP 74), membre du groupe Énergie durable et organisateur de la rencontre

 


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