Digitalisation : les grands énergéticiens vont devoir changer de business model
25/03/2016
LUDOVIC DUPIN | STRATÉGIE DIGITALE, ENERGIE, LES EXPERTS DU NUMÉRIQUE | PUBLIÉ LE 15 SEPTEMBRE 2015
Corine Dubruel est présidente du groupement professionnel des Centraliens de l’énergie. Pour elle, la digitalisation de l’économie met fin au modèle des grands groupes centralisés, seuls décideurs du modèle énergétique. Afin de capter la croissance issue de la nouvelle économie, les géants du secteur doivent devenir plus agiles et plus locaux.
L’avenir énergétique est extrêmement prometteur, sous le double effet du développement de l’innovation et d’une prise de conscience des opinions publiques et économiques de la nécessité de passer d’un modèle centralisé à un modèle collaboratif.
Les leviers de croissance du secteur de l’énergie sont maintenant avant tout liés aux réseaux électriques intelligents, à la gestion active des bâtiments, au stockage de l’énergie, à l’introduction des énergies renouvelables dans le réseau, à l’éco-mobilité et aux services d’efficacités énergétiques proposés aux consommateurs devenus pro-acteurs. Ils se traduisent concrètement par une transformation incontournable caractérisée par :
- La multiplication des innovations techniques, économiques et socio-organisationnelles liées à la création de nouveaux usages.
- La valorisation croissante du modèle de la relation de services, créant une concurrence plus vive et l’arrivée de nouveaux entrants.
- L’intensification des débats publics sur les modes de production et le type de gouvernance centralisée/décentralisée avec la montée en puissance des territoires
- La montée en puissance des produits intelligents connectés qui vont changer les règles de la concurrence et redéfinir la chaîne de valeur.
- La digitalisation croissante des processus, qui modifie les besoins en compétences professionnelles.
EVOLUTION DES MÉTIERS
Face à cette dynamique, les grands acteurs accélèrent la capture de cette nouvelle création de valeur. D’une part, les fournisseurs de solutions (logiciels, gestion de données, réseaux, équipements de transmission et distribution…) évoluent vers l’intégration de nouveaux métiers comme Google avec Nest,Cisco avec GridNet, GE avec Lineage Power, ABB avec Tropos, Alstom avec Uisol.
D’autre part, les grands donneurs d’ordres (collectivités/énergéticiens/installateurs) développent des agrégations de compétences dans une approche énergies et services des territoires.
Une convergence des technologies de l’information et de l’énergie devient nécessaire pour développer les futures solutions : les services d’analyse de Big Data, les solutions logicielles de commandes et de pilotage temps réel, les systèmes de centralisation d’informations, les équipements de comptage communicants...
Avec le développement de "l’Internet des objets", le déploiement rapide des capteurs permet de numériser et de connecter des tâches, des processus et des opérations de services (auparavant analogiques). En outre, le cloud computing offre une puissance informatique quasi-illimitée pour un coût très faible.
CRÉER UN NOUVEL ÉCOSYSTÈME
Face à ces enjeux, certaines entreprises voient l’intérêt de développer une plate-forme mondiale pour concentrer le développement de leurs propres logiciels d’analyse de Big Data et disposer de collaborateurs experts en informatique distribuée, en communication de machine à machine et en cyber-sécurité. Elles pourraient la bâtir au travers d’un écosystème incluant des partenaires stratégiques comme GE l’a décidé dès 2011 avec Intel, Cisco, Accenture, Amazon Web Services.
Dans tous les cas, la transformation digitale conduira les entreprises de ce secteur vers un modèle plus agile, propice à l’innovation et aux interactions décloisonnées.
Ce mouvement que nous observons est structurel et profond. Il va bien au-delà des innovations technologiques ou de l’évolution du mix énergétique. C’est la fin des grands groupes spécialistes qui décidaient des choix et modèles énergétiques. L’ensemble des acteurs de la société souhaite se réapproprier ces sujets. Les entreprises du secteur devront se déployer pour capter les écosystèmes locaux et mettre en œuvre l’ensemble des énergies décentralisées privilégiées par la société.
Nous entrons dans une ère collaborative, qui présente de formidables opportunités de création de valeur autour de nouveaux services énergétiques.
Corine Dubruel est présidente du groupement professionnel des Centraliens de l’énergie. Pour elle, la digitalisation de l’économie met fin au modèle des grands groupes centralisés, seuls décideurs du modèle énergétique. Afin de capter la croissance issue de la nouvelle économie, les géants du secteur doivent devenir plus agiles et plus locaux.
L’avenir énergétique est extrêmement prometteur, sous le double effet du développement de l’innovation et d’une prise de conscience des opinions publiques et économiques de la nécessité de passer d’un modèle centralisé à un modèle collaboratif.
Les leviers de croissance du secteur de l’énergie sont maintenant avant tout liés aux réseaux électriques intelligents, à la gestion active des bâtiments, au stockage de l’énergie, à l’introduction des énergies renouvelables dans le réseau, à l’éco-mobilité et aux services d’efficacités énergétiques proposés aux consommateurs devenus pro-acteurs. Ils se traduisent concrètement par une transformation incontournable caractérisée par :
- La multiplication des innovations techniques, économiques et socio-organisationnelles liées à la création de nouveaux usages.
- La valorisation croissante du modèle de la relation de services, créant une concurrence plus vive et l’arrivée de nouveaux entrants.
- L’intensification des débats publics sur les modes de production et le type de gouvernance centralisée/décentralisée avec la montée en puissance des territoires
- La montée en puissance des produits intelligents connectés qui vont changer les règles de la concurrence et redéfinir la chaîne de valeur.
- La digitalisation croissante des processus, qui modifie les besoins en compétences professionnelles.
EVOLUTION DES MÉTIERS
Face à cette dynamique, les grands acteurs accélèrent la capture de cette nouvelle création de valeur. D’une part, les fournisseurs de solutions (logiciels, gestion de données, réseaux, équipements de transmission et distribution…) évoluent vers l’intégration de nouveaux métiers comme Google avec Nest,Cisco avec GridNet, GE avec Lineage Power, ABB avec Tropos, Alstom avec Uisol.
D’autre part, les grands donneurs d’ordres (collectivités/énergéticiens/installateurs) développent des agrégations de compétences dans une approche énergies et services des territoires.
Une convergence des technologies de l’information et de l’énergie devient nécessaire pour développer les futures solutions : les services d’analyse de Big Data, les solutions logicielles de commandes et de pilotage temps réel, les systèmes de centralisation d’informations, les équipements de comptage communicants...
Avec le développement de "l’Internet des objets", le déploiement rapide des capteurs permet de numériser et de connecter des tâches, des processus et des opérations de services (auparavant analogiques). En outre, le cloud computing offre une puissance informatique quasi-illimitée pour un coût très faible.
CRÉER UN NOUVEL ÉCOSYSTÈME
Face à ces enjeux, certaines entreprises voient l’intérêt de développer une plate-forme mondiale pour concentrer le développement de leurs propres logiciels d’analyse de Big Data et disposer de collaborateurs experts en informatique distribuée, en communication de machine à machine et en cyber-sécurité. Elles pourraient la bâtir au travers d’un écosystème incluant des partenaires stratégiques comme GE l’a décidé dès 2011 avec Intel, Cisco, Accenture, Amazon Web Services.
Dans tous les cas, la transformation digitale conduira les entreprises de ce secteur vers un modèle plus agile, propice à l’innovation et aux interactions décloisonnées.
Ce mouvement que nous observons est structurel et profond. Il va bien au-delà des innovations technologiques ou de l’évolution du mix énergétique. C’est la fin des grands groupes spécialistes qui décidaient des choix et modèles énergétiques. L’ensemble des acteurs de la société souhaite se réapproprier ces sujets. Les entreprises du secteur devront se déployer pour capter les écosystèmes locaux et mettre en œuvre l’ensemble des énergies décentralisées privilégiées par la société.
Nous entrons dans une ère collaborative, qui présente de formidables opportunités de création de valeur autour de nouveaux services énergétiques.
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Digitalisation : les grands énergéticiens vont devoir changer de business model
2016-03-25 13:20:42
association.centralesupelec-alumni.com
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2016-03-25 13:20:42
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Corine Dubruel
LUDOVIC DUPIN | STRATÉGIE DIGITALE, ENERGIE, LES EXPERTS DU NUMÉRIQUE | PUBLIÉ LE 15 SEPTEMBRE 2015
Corine Dubruel est présidente du groupement professionnel des Centraliens de l’énergie. Pour elle, la digitalisation de l’économie met fin au modèle des grands groupes centralisés, seuls décideurs du modèle énergétique. Afin de capter la croissance issue de la nouvelle économie, les géants du secteur doivent devenir plus agiles et plus locaux.
L’avenir énergétique est extrêmement prometteur, sous le double effet du développement de l’innovation et d’une prise de conscience des opinions publiques et économiques de la nécessité de passer d’un modèle centralisé à un modèle collaboratif.
Les leviers de croissance du secteur de l’énergie sont maintenant avant tout liés aux réseaux électriques intelligents, à la gestion active des bâtiments, au stockage de l’énergie, à l’introduction des énergies renouvelables dans le réseau, à l’éco-mobilité et aux services d’efficacités énergétiques proposés aux consommateurs devenus pro-acteurs. Ils se traduisent concrètement par une transformation incontournable caractérisée par :
- La multiplication des innovations techniques, économiques et socio-organisationnelles liées à la création de nouveaux usages.
- La valorisation croissante du modèle de la relation de services, créant une concurrence plus vive et l’arrivée de nouveaux entrants.
- L’intensification des débats publics sur les modes de production et le type de gouvernance centralisée/décentralisée avec la montée en puissance des territoires
- La montée en puissance des produits intelligents connectés qui vont changer les règles de la concurrence et redéfinir la chaîne de valeur.
- La digitalisation croissante des processus, qui modifie les besoins en compétences professionnelles.
EVOLUTION DES MÉTIERS
Face à cette dynamique, les grands acteurs accélèrent la capture de cette nouvelle création de valeur. D’une part, les fournisseurs de solutions (logiciels, gestion de données, réseaux, équipements de transmission et distribution…) évoluent vers l’intégration de nouveaux métiers comme Google avec Nest,Cisco avec GridNet, GE avec Lineage Power, ABB avec Tropos, Alstom avec Uisol.
D’autre part, les grands donneurs d’ordres (collectivités/énergéticiens/installateurs) développent des agrégations de compétences dans une approche énergies et services des territoires.
Une convergence des technologies de l’information et de l’énergie devient nécessaire pour développer les futures solutions : les services d’analyse de Big Data, les solutions logicielles de commandes et de pilotage temps réel, les systèmes de centralisation d’informations, les équipements de comptage communicants...
Avec le développement de "l’Internet des objets", le déploiement rapide des capteurs permet de numériser et de connecter des tâches, des processus et des opérations de services (auparavant analogiques). En outre, le cloud computing offre une puissance informatique quasi-illimitée pour un coût très faible.
CRÉER UN NOUVEL ÉCOSYSTÈME
Face à ces enjeux, certaines entreprises voient l’intérêt de développer une plate-forme mondiale pour concentrer le développement de leurs propres logiciels d’analyse de Big Data et disposer de collaborateurs experts en informatique distribuée, en communication de machine à machine et en cyber-sécurité. Elles pourraient la bâtir au travers d’un écosystème incluant des partenaires stratégiques comme GE l’a décidé dès 2011 avec Intel, Cisco, Accenture, Amazon Web Services.
Dans tous les cas, la transformation digitale conduira les entreprises de ce secteur vers un modèle plus agile, propice à l’innovation et aux interactions décloisonnées.
Ce mouvement que nous observons est structurel et profond. Il va bien au-delà des innovations technologiques ou de l’évolution du mix énergétique. C’est la fin des grands groupes spécialistes qui décidaient des choix et modèles énergétiques. L’ensemble des acteurs de la société souhaite se réapproprier ces sujets. Les entreprises du secteur devront se déployer pour capter les écosystèmes locaux et mettre en œuvre l’ensemble des énergies décentralisées privilégiées par la société.
Nous entrons dans une ère collaborative, qui présente de formidables opportunités de création de valeur autour de nouveaux services énergétiques.
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