Le 20 janvier 2021, Jean-Baptiste Dutto (S 94), directeur général adjoint de la centrale de Taishan, présentait au groupe Énergie durable le retour d’expérience des deux Evolutionary Power Reactors (EPR) construits en partenariat par le chinois CGN et EDF.

La conception évolutionnaire de l’EPR a bénéficié des expériences de toutes les précédentes centrales ainsi que des enseignements de Fukushima. Il en ressort un modèle amélioré sur le plan de la sûreté et des performances, avec des rejets inférieurs aux précédents paliers et une disponibilité sur le réseau accrue.

Sûreté maximale

Validé par plusieurs autorités de sûreté nucléaire, le design de génération III+, commun à tous les EPR du monde, a été adapté aux spécificités du site de Taishan.
 Les tranches disposent donc de quatre trains redondants et indépendants pour les principaux dispositifs de sûreté : équipements de refroidissement du cœur et alimentations électriques (dont six groupes électrogènes). Une réserve d’eau permanente est située au sein même du bâtiment réacteur. L’ensemble des systèmes de sûreté sont hébergés dans des bâtiments résistants à une chute d’avion.

Engineering et construction

L’ingénierie a été menée par EDF, en partenariat avec CGN et le soutien de ses deux principaux fournisseurs Framatome et Alstom. Les équipements proviennent à 72 % de France ou d’Europe. La construction a été réalisée par des sociétés chinoises à l’expérience éprouvée. L’autorité de sûreté, qui a procédé à de nombreuses inspections, a autorisé la divergence.

Les facteurs de succès 

La construction commencée en 2009 pour un couplage réseau fin 2018 est une réussite due à :

• la dynamique d’un tissu industriel chinois engagé dans la construction de six à huit réacteurs par an. Ainsi les soudeurs, qui passent de chantier en chantier, pratiquent leur métier au quotidien ;
• la qualité de la coopération entre CGN, Framatome et EDF, déjà partenaires pour les centrales de Daya Bay et Ling Ao ;
• l’effet de palier ;
• et au retour d’expérience de tous les EPR, y compris celui de Flamanville 3.

Une stratégie de coopération internationale dont bénéficieront les futurs réacteurs nucléaires chinois, finlandais, anglais et français.

Francis d’Auriac (ECP 77), Guillaume Robin (S 00), Albin Jura (S 08)