La filière nucléaire française : enjeux et perspectives internationales
26/06/2022
Le 2 juin, Rebecca Major, du cabinet Herbert Smith Freehills, accueillait CentraleSupélec Alumni Énergie durable et l’AIEN pour une conférence avec Gérard Kottmann, président d’honneur de la World Nuclear Exhibition, et Olivier Bard, directeur des nouveaux programmes nucléaires France d’EDF.
Grâce au nucléaire, la France bénéficie d’une indépendance énergétique et émet moins de CO2 que ses voisins qui brûlent du charbon. Une exemplarité qui ouvre à la filière nucléaire une opportunité de développement : celle de remplacer les trois mille centrales à charbon de plus de quarante ans, d’équiper le Royaume-Uni avec Sizewell de capacités disponibles en l’absence de vent, mais aussi répondre aux appels d’offres de l’Inde à Jaitapur et de la République tchèque à Dukovany.
L’industrie nucléaire française comporte 220 000 salariés et travaille à 20 % à l’export. Elle couvre l’ensemble de la filière, mais souffre de l’arrêt de Superphénix, d’Astrid et d’un manque d’attractivité pour ses métiers, tels métallurgiste ou soudeur.
Le fait que les centrales d’Onagawa, plus proches de l’épicentre du séisme, et de Tōkai aient parfaitement résisté a démontré la sûreté du concept quand l’accident de Fukushima n’est imputable qu’aux manquements de Tepco qui avait enfreint les règles en plaçant les moteurs des circuits de réfrigération en zone inondable.
Pourtant l’enjeu principal n’est pas technique mais politique. Et ce sont les Français qui se réapproprient le nucléaire, avec des régions qui se sont déclarées prêtes à l’accueillir et le président qui a repris la responsabilité d’instruction et replacé les décisions en interministériel.
L’audit de Jean-Martin Folz sur les difficultés de Flamanville a révélé les faiblesses de la gestion de projet d’un chantier unique « d’artisans » et la nécessité de réindustrialiser la construction. Une recommandation intégrée par le chef de l’État avec la commande de trois paires de réacteurs, pour optimiser la construction avec l’enchaînement des travaux sur un même lieu. Mais aussi la création d’une dynamique industrielle : un rodage sur le premier de la série, une duplication sur les suivants avant l’accélération du processus et une reconquête des marchés à l’export.
Francis d’Auriac (ECP 77)
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