La dystopie, vecteur d’action ?
26/08/2019
Mardi 7 mai 2019, le groupe Bordeaux & Sud-Ouest (Centraliens en Aquitaine) a organisé une conférence à l’Athénée de Bordeaux sur le thème « la dystopie, vecteur d’action ? », animée par Laurent Castaignède (93), fondateur du bureau d’études BCO2 Ingénierie. Xavier Bardey (86) et Clément Wittmann en étaient les intervenants.
La dystopie est à l’utopie ce que le cauchemar est au rêve. C’est une vision noire du futur qui contraste avec le bonheur à venir garanti par l’éternel progrès. Au-delà de sa simple vision, elle a souvent pour premier but de dénoncer la chronique d’une catastrophe annoncée, dont l’issue semble aussi inéluctable que fatale, dans l’espoir de tordre le coup au destin. L’objectif de cette conférence était de s’interroger sur son efficacité : chimère ou véritable stratégie de l’espoir ? Pour en parler, le groupe Bordeaux & Sud-Ouest avait invité deux auteurs : Xavier Bardey (86) et Clément Wittmann.
Xavier Bardey, de son nom de plume Tony Seven, a fait carrière dans un grand groupe industriel de l’aéronautique. Aujourd’hui artiste peintre et écrivain, il a fait paraître il y a un an La Deuxième Maison chez Persée.
Naturaliste, ornithologue et journaliste, Clément Wittmann1 a été candidat aux présidentielles de 2012 et 2017. Il est aujourd’hui correspondant de guerre, au front de celle menée par l’homme contre la nature. Il est l’auteur de Changer ou disparaître, paru en 2018 en autoédition.
Après avoir présenté leurs parcours et cheminements personnels respectifs vers ce mode d’expression bien particulier qu’est la dystopie, les intervenants ont pu commenter des éléments forts de leur ouvrage. Clément Wittmann a insisté sur la nécessaire prise en considération de la décroissance par les instances dirigeantes, comme sur celle de la décolonisation des imaginaires consuméristes, lesquelles impliquent en amont un véritable retour de l’indépendance des grands médias et de la démocratie. Tony Seven a dénoncé le niveau de risque particulièrement élevé de chaos que notre monde court à moyen terme, tout en détaillant par exemple l’une des mesures originales suggérées dans son ouvrage : le dédoublement de la monnaie distinguant officiellement le soutenable du superflu. La conférence s’est terminée par une séance fructueuse de dédicaces.
Jean-Yves PAPAZOGLOU |
<note > 1. www.clement-wittmann.fr
Légende photo : (De g. à d.) Xavier Bardey (86), Laurent Castaignède (93) et Clément Wittmann.
Les présentations furent l’objet de nombreux conseils de lecture, dont :
- Le Meilleur des mondes, Aldous Huxley, 1932
- Écotopie, Ernest Callenbach, Stock, 1978
- La Montée de l’insignifiance, Cornélius Castoriadis, Seuil, 1996
- Effondrement, Jared Diamond, Gallimard, 2006
- Les 10 Plus Gros Mensonges sur l’économie, Philippe Derudder, Dangles, 2007
- Une brève histoire de l’extinction en masse des espèces, Franz Broswimmer, Agone, 2010
- L’Effondrement de la civilisation occidentale, Naomi Oreskes, Les Liens qui Libèrent, 2014
- Une question de taille, Olivier Rey, Stock, 2014
- La Guerre des métaux rares, Guillaume Pitron, Les Liens qui Libèrent, 2018
- Airvore ou la face obscure des transports, Laurent Castaignède (93), Écosociété, 2018
- Le bonheur était pour demain, Philippe Bihouix (96), Seuil, 2019
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