N°654 - juillet-août 2017 - Dossier "Le risk management"
Le risque a aujourd’hui l’honneur de la une des médias : les dernières cyberattaques atteignent des niveaux d’impact himalayesques ! Wannacry a touché plus de 200 000 entreprises. Pourtant le risque cybernétique est bien connu depuis des dizaines d’années. Alors pourquoi en parlait-on si peu ? Au-delà des nouveaux médias qui dévoilent et propagent l’information, c’est que le risque n’est plus un sujet tabou.
La complexité croissante de nos sociétés, de nos industries et des objets quotidiens est un terrain idéal pour le risque. Il peut s’y développer avec délectation. Les enjeux financiers de certains choix peuvent se révéler majeurs, comme dans l’affaire du Dieselgate où l’unité de compte est le milliard d’euros.
Nous devons maintenant le considérer avec pragmatisme et, « pire », l’inclure comme une composante naturelle dans nos stratégies. Quel changement de culture ! Les dirigeants ont enfin une conscience active du fait que le zéro risque n’existe pas, et qu’il est nécessaire de savoir en prendre. Le risque touche tous les univers et présente une très grande variété de formes.
Pour le résoudre, il n’y a pas que des solutions techniques, il faut aussi examiner l’organisationnel et le décisionnel. Les méthodes de management changent en conséquence : même les projets sont maintenant gérés par le risque, une nouvelle approche qui se révèle très performante.
Le risque n’est pas que technique et sécuritaire, il est humain, financier… et maintenant surtout sociétal. Et les réponses existent, elles sont certes souvent techniques, mais aussi collaboratives, et de plus en plus politiques.
Alors refusons de « pleurer » ! Faisons évoluer les gouvernances des entreprises, des collectivités et des États. Ne pas subir, mais anticiper, évaluer et décider, parfois dans l’instant, voici la nouvelle règle.
Mais à vouloir tout prévoir, ne serions-nous pas en train de trop gérer, trop réglementer, trop automatiser ? Ne sommes-nous pas en train de créer un golem ? N’oublions-nous pas l’être humain ? Quel usage faisons-nous donc de la cybernétique ? Tiens, un autre risque pour l’humanité apparaît ! Car nos politiques envisagent sérieusement de donner la personnalité morale aux robots. Mais ceci pourra faire l’objet d’un autre dossier.
Denis Zandvliet (79), président du groupement des Consultants CentraleSupélec, coordinateur de ce dossier avec Céline Jacquot.
Retrouve ci-dessous le PDF de l'intégralité de ce dossier.
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