Le 14 novembre dernier le groupement CentraleSupélec Transport & Mobilité a organisé une conférence sur le canal Seine-Nord Europe.

Rassembler pour une conférence sur le domaine fluvial n’est pas aisé pour un groupe de culture ferroviaire plus habitué aux tunneliers, aux mérites alternés du ballast ou de la dalle et aux records de vitesse. Pourtant, la conférence sur le canal Seine-Nord Europe, le 14 novembre dernier, par Nicolas Bour, de Voies navigables de France, et Jean-Damien Poncet, de la Société du canal Seine-Nord Europe, a mis en évidence d’une part des similarités troublantes, d’autre part des spécificités passionnantes pour un public d’ingénieurs. Par une rétrospective de son histoire, de sa genèse à la décision d’exécution, puis par une présentation de ses enjeux techniques, nos intervenants ont su transmettre avec justesse et précision en quoi ce projet s’inscrivait comme la clé de voûte, à l’horizon 2028, d’un nouveau réseau d’infrastructures à grand gabarit, long de 1 100 km et desservant cinq grands ports maritimes européens.

De voies ferrées en voies d’eau

De fortes similarités avec nos références dans l’élément solide sont apparues : la structure de grands projets d’aménagement et la question de leur financement (et des conventions associées), les infrastructures linéaires (et leurs enjeux opérationnels et environnementaux), la capacité de transport, ses limites physiques et critères de dimensionnement (ici le passage des écluses), la demande de trafic (et sa rare rentabilité intrinsèque)… résonnent comme autant d’échos aux enjeux du fret terrestre, notamment ferroviaire.

Mais ses spécificités auront permis de découvrir ou redécouvrir que le domaine fluvial présente lui aussi ses contraintes, ses techniques, ses innovations. Que la remontée de l’eau nécessite son propre réseau de pompes et canalisations. Que l’étanchéité est critique vis-à-vis des nappes souterraines. Que des bassins peuvent accueillir des panneaux solaires. Que l’avenir est aux bateaux plus petits, autonomes ou en « platooning ».

Enfin, que le transport, quel qu’en soit le mode, regorge de disciplines transverses, interconnectées, répondant aux mêmes principes. Passionnants.

Frédéric Rouquette (07)

Photo de la péniche – Crédit : Damien LACHAS.