Conférence sur l'exploration de l'espace et les vols spatiaux
Avec audace vers l’inconnu !
Le 17 mai dernier, le groupement professionnel des Centraliens de l’aéronautique et de l’espace avait organisé une conférence sur l’exploration de l’espace et les vols spatiaux, animée par Jean-François Clervoy, senior astronaute à l’ESA et président de Novespace, la filiale du Cnes en charge de la mise en œuvre de l’Airbus Zéro-G.
Jean-François Clervoy a participé à trois missions à bord des navettes Atlantis et Discovery de la NASA : la première (STS-66) en 1994 pour une étude de l’atmosphère, la deuxième (STS-84) en 1997 pour le ravitaillement de la station Mir, et la troisième (STS-103) en 1999 pour la réparation du télescope spatial Hubble.
Durant ces trois séjours d’une dizaine de jours chacun, les sensations les plus marquantes furent liées à la puissance phénoménale des moteurs au décollage, à l’impesanteur une fois en orbite, au ciel noir en plein jour et surtout à la beauté fascinante de la Terre vue d’orbite au rythme de seize tours du monde par jour. Malgré le risque inhérent à ces vols à bord de la navette spatiale, dont le risque d’accident fatal était statistiquement de l’ordre de 1 %, chacune de ces trois missions s’est achevée par un atterrissage en douceur, grâce aux pneus Michelin, sur la longue piste de la base Edwards en Californie pour le premier vol, puis celle du cap Canaveral pour les suivants.
L’espace est un domaine d’excellence qui, par ses dé s, force le savoir humain à se surpasser et dont l’esprit d’équipe, l’acceptation et la maîtrise des risques et la gestion des pannes sont des facteurs incontournables de réussite.
La préparation à la gestion de toutes les pannes possibles constitue l’essentiel de l’entraînement à la mission spatiale, dont l’esprit est de se préparer au pire en espérant le meilleur.
Ce fut une soirée passionnante et inoubliable pour le groupement : Jean-François Clervoy nous a fait partager sa passion du vol spatial avec en horizon l’évocation de la planète Mars, mais pas avant 2040 pour des humains compte tenu des difficultés à surmonter : radiations cumulées sur l’organisme, durée du voyage (8 mois aller, 1 an sur place, 8 mois retour), pas de liaison en direct avec la Terre, pas de scénario de retour rapide en urgence possible… Il va falloir une sacrée dose d’audace pour filer ainsi vers l’inconnu !
Jean-Marc Pinard (82)
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