Reprendre une entreprise, l’autre aventure ?
23/10/2019
Le 2 octobre 2019, CentraleSupélec Repreneurs et Grandes Écoles Entrepreneurs accueillaient à la Maison des Centraliens près de 100 participants pour un débat sur le thème : « Reprendre une entreprise, l’autre aventure ? »1
Cinq intervenants ont partagé leur expérience : Philippe Benquet (93), qui a repris Acorus en 2010 ; René-Philippe Mantrand (83), qui a repris en 2013 Refresh IT Solutions ; Éric Dejoie (86), président de MBO & Co ; Roger Bégoc (86), fondateur du groupe Reolian en 2008 et qui a choisi, fin 2018, de le rapprocher du groupe Rougnon ; et Philippe Schwarz, qui a repris à 50 ans une PME industrielle (STIL) revendue en 2011.
Les motivations pour reprendre : Le parcours est long, semé d’embûches, avoir confiance en soi pour aller au bout
Après un parcours de cadre dirigeant, l’envie d’avoir tous les leviers, pas forcément toutes les ressources, de passer d’intrapreneur à entrepreneur, envie de prendre plaisir.
Un projet personnel, une démarche qui engage et nécessite de lever tous ses doutes. Pour cela, suivre un parcours fait de formation et de rencontres de repreneurs, de fonds d’investissement, de spécialistes de l’accompagnement à la reprise
Besoin de challenger les bonnes et les mauvaises raisons. Les bonnes raisons relèvent quasiment de l’intime : relation à la liberté, à l’autorité, au pouvoir, à l’argent.
Et si, au bout, l’entrepreneur n’a pas vraiment plus de liberté, s’il n’est pas vraiment plus riche, si la prise de risque est importante, il y a un sentiment de satisfaction énorme quand on réussit.
L’approche pour trouver sa cible : des dossiers rares et beaucoup de concurrence, se faire accompagner
Peu de dossiers, des risques supérieurs pour un repreneur extérieur à l’entreprise, la concurrence des sociétés qui font de la croissance externe.
Les basiques : se former à la reprise, participer à des clubs repreneurs, se renseigner.
Exploiter tous les moyens : internet, réseaux, fonds d’investissement, base de données, etc
Se faire accompagner par un conseil acheteur est devenu une nécessité : apport d’une méthode, de crédibilité, support dans les moments de doutes et de découragement.
Rester maître : l’accompagnant ne doit jamais décider à la place du repreneur.
Avoir du temps devant soi, reprendre requiert au minimum 18 mois à 2 ans
La vraie vie du repreneur ensuite : Ça se passe rarement comme prévu, se ménager tout en faisant corps avec l’entreprise
Sentiment d’avoir davantage de mauvaises surprises que de bonnes. A court terme, nombreux sujets auxquels on n’a pas pensé, on s’éloigne souvent du business plan imaginé. Sur la durée, on s’adapte progressivement et on finit par y arriver.
Rapidement s’intéresser au revenu récurrent, plus qu’au résultat d’exploitation, c’est la trésorerie qui doit être le sujet de vigilance de tous les instants.
L’entreprise, une préoccupation permanente, même si cela ne signifie pas forcément plus d’heures de travail, parce qu’il y a un risque, une instabilité ou une fragilité.
Leurs conseils aux candidats repreneurs
- Bien se connaître et challenger ses motivations
- Embarquer sa famille dans la démarche
- Se donner le temps suffisant
- Bien évaluer ses ressources : financières, physiques, psychologiques
- Pousser le cédant à rencontrer ses collaborateurs de demain
- Ne jamais se mettre dans l’obligation de faire un deal ; s’il y a un doute, s’arrêter
- Ne pas donner de caution personnelle aux financiers
- Suivre précisément le cash-flow
- Ne pas garder le cédant dans l’entreprise plus de quelques semaines
Jean-Christophe STRICH (ECP 89)
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