La Belgique est un pays complexe. Les étrangers se demandent souvent comment un pays de si petite taille peut enregistrer des résultats économiques tout à fait convenables, tout en cumulant autant de contraintes internes, politiques, décisionnaires et organisationnelles… Les principaux facteurs de complexité sont d’ordre culturel et les « clefs d’entrée » ne sont pas toujours très simples à trouver, en particulier pour un Français…
La Belgique ressemble par de nombreux côtés à la France : usage de la langue française, histoire en partie commune, position en matière de politique extérieure souvent très proche, géographie qui ressemble au Nord de la France… Mais en dépit de ces points communs, vous feriez une erreur en considérant que vous êtes chez vous, voire chez des cousins.
Le niveau de connaissance générale des Français vis-à-vis de la Belgique est souvent très faible et les a priori sont autant de pièges et de motifs de maladresse pour les nouveaux arrivants. La Belgique est divisée d’un point de vue politique en trois régions également marquées par des différences culturelles. Mais au-delà de ce qui les distingue (langues, cultures, habitudes de consommation, économie,…), les Belges ont également de nombreux points communs.
Le pragmatisme
Les Belges aiment se décrire comme pragmatiques. Et dans les faits, ce trait de caractère est bien confirmé. Les Belges préfèrent les approches pratiques, les solutions concrètes aux concepts et aux théories.
Le compromis
Sans doute en raison de la complexité du système politique, les Belges préfèrent largement le dialogue et le compromis à l’affrontement. Sur le plan politique, vous serez sûrement surpris par la facilité avec laquelle les partis parviennent à constituer des coalitions gouvernementales mêlant des forces de droite et de gauche, alors qu’ils se sont déchirés pendant la campagne électorale. Dans les entreprises, le recours à la grève est beaucoup moins fréquent qu’en France. On préfère en Belgique discuter et trouver une solution qui rassemble, même si parfois les compromis aboutissent à des accords complexes à mettre en œuvre…
L’esprit d’ouverture
La Belgique est habituée à se tourner vers l’extérieur. Les responsables d’entreprises belges n’hésitent pas à s’inspirer d’expériences réussies dans d’autres pays car la concurrence mondiale est bien présente. Cela peut constituer une chance pour les entreprises françaises qui peuvent s’en inspirer.
La convivialité
Les Belges sont en général des gens qui aiment s’amuser et apprécient les plaisirs de la vie. Les fêtes dans les quartiers et les villes sont nombreuses, les rapports entre collègues sont simples et souvent décontractés. Les Belges pratiquent également un humour teinté d’autodérision qui vous ravira certainement.
Pour réussir en Belgique, il est important de se familiariser avec les normes et comportements belges concernant la pratique des affaires.
Les maladresses à éviter :
Faire systématiquement référence à la France
Veillez à ne pas prendre pour modèle des expériences qui ont certainement fait leurs preuves en France. Elles pourraient s’avérer décalées en Belgique et être mises en concurrence avec bien d’autres expériences étrangères.
Sous-estimer le conflit linguistique et prendre parti
Le flamand n’est pas une langue régionale, comme peut l’être le breton, l’occitan, … Il est la langue nationale de Belgique la plus parlée.
La langue flamande est très proche du néerlandais mais la Flandre n’est pas une copie des Pays-Bas. Les Flamands et les Néerlandais entretiennent des rapports souvent difficiles ; les Pays-Bas ne soutenant pas suffisamment aux yeux de certains les courants nationalistes flamands et ayant parfois une attitude condescendante avec cet autre pays néerlandophone.
Les Flamands sont très fiers de leur région qui connaît une croissance économique impressionnante depuis une cinquantaine d’années. Un courant politique flamand revendique régulièrement l’éclatement de la Belgique et de l’indépendance de la Flandre. Vous serez sans doute frappé de la vigueur de certains échanges entre flamands et francophones, et également par la proportion souvent majoritaire de dirigeants flamands au sein des entreprises belges. Le « conflit linguistique » peut générer des propos particulièrement violents mais les Français sont considérés comme de purs étrangers, ce qui leur permet largement d’échapper à ces rivalités linguistiques.
Être trop extraverti
Les réunions se déroulent souvent de façon très différente dans les entreprises. Les Belges, de façon générale, laissent leurs interlocuteurs s’exprimer, ne les coupent pas à tout propos et s’écoutent mutuellement. Vous serez peut-être également surpris du faible nombre de questions qui seront posées par les participants au cours des réunions. N’ayez crainte, cela ne témoigne pas d’un manque d’intérêt, mais plutôt d’un respect vis-à-vis de l’orateur. Vos interlocuteurs reviendront vers vous, si nécessaire, après la réunion.
Mal interpréter le tutoiement
C’est un des signes le plus rapidement visible en matière de différence culturelle pour un Français. On se tutoie très facilement en Belgique et souvent dès la première rencontre. Ne tombez pas dans le piège d’une fausse complicité, en vous laissant aller à trop de convivialité et à des familiarités, car les relations restent bien entendu très professionnelles.
Chercher à tout prix à imposer votre point de vue
Comme évoqué plus haut, le compromis prime sur l’affrontement. Cela s’applique bien évidemment au monde de l’entreprise. Prenez le temps de recueillir les différents points de vue et de trouver si possible une solution de type consensuelle. Dans tous les cas, veillez à bien expliquer votre décision.
Source: CCI Belgique 2020
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