N°648 - juillet-août 2016 - Dossier "Les processus d'innovation"
L’innovation est largement reconnue comme un facteur incontournable pour la compétitivité et la croissance de l’économie. Jusqu’ici le moyen traditionnel résidait essentiellement dans la constitution de centres de recherche et de développement au sein de grandes entreprises.
Nous vivons des ruptures majeures dans les processus d’innovation, car à l’ère de la mondialisation et de la transformation numérique, les entreprises, même les plus puissantes, ne peuvent plus compter uniquement sur leurs propres ressources pour mettre en œuvre des stratégies d’innovation efficaces.
Les entreprises qui réussissent désormais travaillent en réseaux, souvent mondiaux, pour innover avec de nombreux acteurs différents : clients, fournisseurs ou partenaires comme les start-up, universités ou écoles d’ingénieurs, centres de recherche privés ou publics, collectivités territoriales, etc.
Les anciennes frontières des écosystèmes ont éclaté et l’innovation devient « ouverte ». Le phénomène n’est pas une mode éphémère mais constitue une nécessité pour raccourcir le délai de mise sur le marché et développer de nouveaux produits en rupture. Il conduit à l'émergence rapide de start-up technologiques qui bousculent l'ordre établi.
En outre, compte tenu du développement économique asiatique et des leviers majeurs que sont devenus Internet et la téléphonie mobile, les centres de gravité de l’innovation se sont déplacés tant sur le plan technologique que géographique. Ainsi, en 2015, les premières entreprises mondiales en terme de dépôt de brevets sont Huawei, Qualcomm et ZTE, trois équipementiers de télécommunication spécialisés en téléphonie mobile, dont deux chinois et un californien. Penser l’innovation au niveau des cinq continents est aussi un défi à relever.
Acteurs reconnus sur les cinq continents, les ingénieurs de CentraleSupélec sont au cœur des processus d’innovation et sont des acteurs des évolutions en cours. Leurs associations veulent contribuer à diffuser la culture de l’innovation et les bonnes pratiques. D’où ce dossier qui met en lumière quatre facteurs-clés de succès, des sources de création de valeur et de compétitivité comme la culture de l’innovation, l’incubation des start-up, les écosystèmes et la protection de la propriété intellectuelle.
Les entreprises françaises et leurs ingénieurs doivent s’en emparer car la France pointe en 23e position pour l’indicateur mondial de référence sur l’évaluation des capacités d’innovation. Plus précisément, elle se situe encore à la 6e position pour le nombre de brevets déposés, mais à une peu glorieuse 63e place pour l’indicateur d’efficacité des processus d’innovation. En définitive, la France est loin derrière les cinq pays les plus innovants que sont la Suisse, la Suède, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et les États-Unis.
Notre pays peut se hisser au niveau des meilleurs. Cela demande l'adoption de nouvelles pratiques d'innovation. Tel est l'objet de ce dossier : susciter des pistes de réflexion pour transformer en atouts français la mondialisation et la révolution numérique.
Alain Villemeur (72), président du comité Innovation ouverte à l’Association des Centraliens
Pascale Delmas (Supélec 83), associée fondatrice de ByO Networks et déléguée générale de l’association Les Supélec
Coordinateurs de ce dossier avec Céline Jacquot, rédactrice en chef adjointe de Centraliens
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