Légende de la photo ci-dessous : Philippe Denis (à g.) et Thierry Schwab.

« Éduquer et cultiver les IA à l’ère des LLM et des IA génératives… jusqu’où aller avec l’intelligence artificielle ? » Tel était le thème de la soirée organisée conjointement par CentraleSupélec Numérique et l’association Phil.IA le 13 septembre 2023 au restaurant Au Port du Salut à Paris.

Quel sera l’impact de l’intelligence artificielle sur la société et plus particulièrement sur le monde du travail ? C’est la problématique abordée par Thierry Schwab (X 66), entrepreneur pionnier au travers de sociétés françaises d’ingénierie Internet, auteur de romans de science-fiction et galeriste. L’auteur a partagé sa vision d’un futur dans lequel l’IA, au départ un outil pour l’Homme, agirait à terme comme un véritable destructeur d’emplois. Dans ce futur, la grande majorité de la population serait au chômage, dépendante d’un revenu universel et s’adonnant à des activités de loisirs ; certains continueraient de travailler par choix et pourraient même avoir à payer pour cela. De plus, l’IA pourrait acquérir la notion de goût et de création, devenant ainsi une IA artiste pouvant créer ex nihilo sans ou avec très peu d’intervention humaine.

Ensuite, Philippe Denis, ancien Chief Anticipation Officer de BNP Paribas, contributeur pour la rédaction de la déclaration des droits et responsabilités de l’humain à l’ère numérique et photographe, nous a montré ses œuvres générées avec Midjourney.com et leur notoriété rapidement acquise sur les réseaux. La technologie présente le biais de générer des résultats convergeant vers l’esthétique populaire.

La question de la légalité se pose : à quel moment et comment intervenir ? Les protections actuelles sont limitées et des sociétés telles que OpenAI.com (ChatGPT) doivent faire face à de nombreux cas d’usages non éthiques voire illégaux. Malheureusement, ces cas devraient augmenter dans le futur, d’où l’importance de les anticiper dès aujourd’hui. D’autre part, des États autoritaires pourraient se servir de l’IA à des fins non éthiques, allant à l’encontre des ambitions du récent AI Act européen.

Enfin, Philippe Denis a abordé les problèmes de copyright : à qui appartient l’œuvre ? À partir de quelle itération le propriétaire peut-il changer d’identité ? Autant de questions qui aujourd’hui demeurent ouvertes.

Bruno Chollier (ECP 81), président de CS Numérique