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Capture du CO2 par les plantes : l’agriculture pour lutter contre le changement climatique ?

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Provence (CSA)

24/04/2023

Lors de son quatrième rendez-vous sur la transition énergétique, le groupe Provence a accueilli Alain Gojon, directeur de recherche à l’Inrae, pour une conférence sur les stratégies mises en place par l’agriculture pour lutter contre le réchauffement climatique. La rencontre, qui a captivé plus de quarante personnes, a eu lieu à l’auditorium de Thecamp Aix-en-Provence le 7 mars dernier. 

Alain Gojon a commencé par énoncer les résultats des différents scénarios du Giec et les moyens les plus influents de réduire le CO2 atmosphérique. Deux moyens sensiblement équivalents se dégagent : la production d’énergie décarbonée (solaire et éolien) et la séquestration du CO2 par l’agriculture. Le sol serait-il le premier outil pour changer le monde ? Alain nous a expliqué ce mécanisme ancestral de captation du CO2 par les plantes, la photosynthèse, qui agit par l’intermédiaire des feuilles des végétaux et surtout des racines. Les mesures effectuées montrent bien une augmentation de la biomasse végétale de la planète entre 1982 et 2014, compensant ainsi 30 % des émissions de GES. Le plan 4 ‰ du ministère de l’Agriculture préconise une augmentation de 0,4 % par an de la quantité de CO2 de stocké dans les sols agricoles au niveau mondial afin de stabiliser les GES.

Améliorer la photosynthèse ?

Le conférencier a ensuite détaillé les travaux de recherche les plus récents concernant les sols sur lesquels il faut agir et l’amélioration de l’efficacité de la photosynthèse afin de piéger le carbone dans les racines des végétaux. Les pistes principales sont : 

  • la modification génétique des plantes pour éliminer ou du moins court-circuiter la photorespiration et rendre leurs racines quasi imputrescibles (recherches aux États-Unis) ;
  • l’exploration de la biodiversité pour profiter de l’effet fertilisant du CO2 (stimulation de la photosynthèse par augmentation de la concentration atmosphérique de CO2) en sélectionnant les variétés de plantes chez lesquelles un taux de CO2 élevé n’affecte pas la teneur en minéraux et dont les racines sont profondes.

Alain a souligné que la culture de plantes sous atmosphère enrichie en CO2 montre que le gain de biomasse est plus faible qu’espéré (teneur en azote) et que la profondeur du stockage dans le sol est essentielle. L’orateur a conclu sur l’urgence d’un effort international pour mener à la réduction des GES et à la captation de CO2, en passant par le financement des surcoûts des agriculteurs : celui-ci représenterait ainsi une véritable rétribution de la prestation de captation et stockage du CO2 dans le sol.

À l’issue de cet exposé très didactique, les échanges se sont poursuivis lors du cocktail dînatoire autour de nombreuse questions : création d’un marché international régulé de crédits carbone, justification du maintien de la consommation de viande et de l’élevage extensif nécessaire à l’entretien des prairies permanentes, démarche ERC (« éviter, réduire, compenser » l’émission de CO2)…

Brigitte Segaud-Daron (ECP 77) et Pascale Temin (ECP 86)

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