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Conférence : "Quels scénarios pour la transition énergétique ?"

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Énergie Durable (CSA)

22/02/2023

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Photo ci-dessus : (De g. à d.) : Thomas-Olivier Léautier (TotalEnergies), Denis Babusiaux (Evolen), Hugues de Peufeilhoux (Engie), Christophe Bonnery (Association des économistes de l’énergie, section française), Francis d’Auriac (groupe Énergie durable CentraleSupélec Alumni), Rebecca Major (AIEN), Emmanuel Garaud(Engie).

 

Le 19 janvier, l’Association of International Energy Negotiators (AIEN), Evolen, l’Association des économistes de l’énergie et le groupe Énergie durable de CentraleSupélec Alumni ont organisé conjointement une conférence-débat sur les scénarios de la transition énergétique avec trois intervenants, Yasmine Arsalane de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Thomas-Olivier Léautier de TotalEnergies et Hugues de Peufeilhoux d’Engie. Engie, qui nous accueillait dans son amphithéâtre, a permis aux 200 inscrits d’y assister en direct ou en visioconférence.


La présentation de l’AIE par Yasmine Arsalane, analyste senior, fut empreinte de moins de certitudes que celles des années précédentes. Tout en constatant les évolutions favorables, telle la baisse des coûts du photovoltaïque, l’AIE s’interroge désormais sur le retour du charbon en Asie et en Allemagne et sur la nécessité d’augmenter les investissements de 2 000 à 4000 milliards de dollars pour atteindre les objectifs en 2030. Elle exprime également la nécessité de protéger le pouvoir d’achat de ceux qui ne pourront bientôt plus payer des factures d’énergie de plus en plus lourdes. Ces interrogations représentent l’enjeu du choix crucial entre moindre croissance et limitation à 2,5 °C de l’élévation de température sur la planète.


Économiste en chef chez TotalEnergies, recruté par le PDG Patrick Pouyanné qui a décidé de faire du groupe un acteur majeur de l’électricité, Thomas-Olivier Léautier a apporté des éléments de tempérance à commencer par les premiers signes de décorrélation entre la croissance du PIB et celle de la demande en énergie. Il modère l’élévation - 2,1 à 2,3 °C - du scénario « Momentum » qui comprend pourtant les reports à 2060 et 2070 des engagements de la Chine, de l’Inde et de la Russie. Il précise que la pénétration des énergies renouvelables, qui fut grandement facilitée par la flexibilité des systèmes énergétiques préexistants, deviendra  de plus en plus coûteuse et ceci de façon exponentielle (au-delà de 30 %), d’où l’importance du gaz, une des rares énergies présentant la flexibilité nécessaire. Il évalue le coût de mise en œuvre de la neutralité carbone à 3 % du PIB mondial. Les pays de l’OCDE devront réduire leurs consommations. En revanche les pays en voie de développement devront avoir accès à une énergie propre et économique pour profiter des bienfaits vitaux apportés par l’énergie : traitement de l’eau, cuisson, éclairage, santé, communication, etc.

Hugues de Peufeilhoux, analyste énergie senior chez Engie, prévoit en Europe une augmentation de la part de l’électricité à 51 % de la consommation d’énergie, principalement pour le transport, l’industrie et le bâtiment. La « granulométrie horaire » de l’électricité, dont les productions d’origine renouvelable dépendent des conditions météorologiques, nécessitera une modélisation des interdépendances entre l’électricité, le gaz naturel et l’hydrogène, appelé au rôle de stockage d’énergie. D’après lui le verdissement de l’énergie s’élargit au biométhane et à la biomasse qui joueront tant le rôle de complément que celui de stockage. Selon lui, il faudra à la fois limiter les émissions de CO2 et aussi les besoins d’investissement.

Le débat qui a suivi fut également riche. En est ressortie la nécessité, dans la durée, d’engagements des entreprises et d’efforts de l’écosystème de recherche et développement qui devraient faire émerger de nouveaux gaps technologiques, ne manquant pas de bouleverser les prévisions d’aujourd’hui. L’important est désormais de poser les bonnes questions afin de saisir les bonnes solutions que la persévérance de nos travaux apportera à l’avenir.  

Francis d’Auriac (ECP 77)

 

À retenir

L’objectif des organisateurs a été atteint : faire ressortir l’implication des entreprises dans la mise en œuvre de la transition énergétique. Cette conférence a également montré les convergences de vue de sociétés aux champs d’action pourtant distincts : moins de charbon, amélioration de l’efficacité énergétique, électrification, développement de l’éolien et du solaire, recours au gaz pour sa flexibilité. Ces convergences sont à attribuer aux qualités d’économistes de nos intervenants, habitués à se projeter au-delà des limites de leur propre entreprise et à communiquer avec l’assistance.

 



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